Oedipe Roi – Aymeric Dechamps
Aymeric Dechamps: peintre de l’imaginaire ou photographe de notre conscience?
Artiste à la recherche perpétuelle de l’origine, non pas de l’homme (trop temporel), non pas de civilisations (trop spatiales), mais de ce dénominateur commun à chaque humain: cette fabuleuse énergie qui nous anime, celle qui nous fait haïr ou aimer.
Depuis l,aube des temps, l’homme agit sur son environnement, le découvre, l’exploite, le transgresse; la nature est devenue le souffre douleur du phantasme humain d’« autodéification ». Perdu dans l’obsession futile de la préméditation du meurtre de Dieu, le descendant d’Adam a oublié qu’il n’était que création, constant dans son incapacité spirituelle à progresser.
Aymeric ne dénonce pas, il nous accuse de ne pas avoir su déceler l’essentiel, le vrai en nous; il accuse notre incapacité à être simple, modeste:« ne me posez pas de question sur mes créations, je n’ai jamais rien créé ».
Quel regard poser sur son oeuvre?
Celle-ci n’est pas l’unité d’un seul lieu, d’une seule époque; elle est l’affirmation de ce que nous sommes ici et maintenant, de ce que nous demeurerons ailleurs et demain.
Le mot d’ordre:« se voir et se comprendre »…
1994, Levent OKSUZ
Aymeric Dechamps à la Galerie Paul Renotte
A la galerie Paul Renotte, c’est un jeune peintre qui expose. Il s’appelle Aymeric Dechamps, signe AyDe, et propose des huiles, des sérigraphies et des sculptures.
Dualite – Aymeric Dechamps
Dès l’entrée, on est saisi par la vivacité des coloris: des jaunes francs, des rouges vifs, des orangés, des bleus venu du pacifique. C’est que Dechamps ne cache pas ses influences: Miro et l’art dit primitif d’Océanie. Ce jeune artiste porte en lui un émerveillement certain pour ce qui n’est pas contaminé par notre société faisandée. Il a en lui un don d’enfance, une fraîcheur qu’il traduit dans son dessin comme dans sa palette. Mais attention! pas de « naïveté » fabriquée, ici, ni fadeur infantilisante.
Derrière l’éclat de la couleur, il y a quelques grincements, des bouches carnassières, des « mangeurs d’étoiles », des « voleurs de fruits ». Des « barbares » peut-être, mais avec un grand appétit de mordre dans la vie, avec ce que le naturel peut avoir de sauvage.
C’est plus évident encore dans ses sculptures, dans ses masques qui semblent sortis des mains d’un sorcier noir: de l’art brut, avec juste la dose d’humour qui souligne que c’est un Européen qui a taillé ce bois et créé cette magie.
Aymeric Dechamps, c’est une grande bouffée de liberté à respirer.
Willy LESUR, RTBF radio
PRIMITIF
Les peintures et sculptures d’Aymeric Dechamps font appel au primitif: couleurs crues sans nuances, absence de construction et formes informes !
Kaléidoscope de couleurs criardes, rêveries enfantines jetées sur la toile, si tout cela n’apporte vraiment pas le rêve, du moins est-ce assez étonnant !
1994, Jean JOUR
Jeune fille aux soleils – Aymeric Dechamps
Le peintre Aymeric Dechamps
Un homme « moderne » en rupture avec le temps, avec l’espace, s’abstrait de ses repères socioculturels. Un homme moderne se lance à la recherche de traditions qui rencontreraient sa conception idéale de la spiritualité.
Chacune de ses œuvres libère un cri, celui d’une civilisation éteinte, d’un peuple méprisé, de traditions « repoussoirs » aux yeux de bonnes gens pour qui la vielle dichotomie entre primitif et civilisé gagne toujours plus en réalisme à mesure qu l’ethnocentrisme-roi les capture.
Notre homme moderne ne parlerait ni de « vraies valeurs », ni de « nouvelles valeurs », mais plus modestement d’ « autres valeurs »: regain d’intuition sensible, imagination fertile, perception sensorielle, commun ion avec la Terre,…
Les symboles foisonnent dans sa peinture; ces médiateurs entre l’homme et l’esprit s’expriment au travers de couleurs, souvent primaires, mettant ainsi en exergue l’idée d’ « originel », de « basique » revendiquée avec ferveur par cet artiste.
1994, Godo
Aymeric Dechamps
Sainte – Aymeric Dechamps
Les œuvres peintes et sculptées d’Aymeric Dechamps dévoilent un être épris de pureté, choqué par notre société hautement civilisée oublieuse des valeurs traditionnelles pour faire place à la puissance de l’argent.
Aymeric Dechamps s’est tourné avec enthousiasme vers les sociétés primitives « océanienne en particulier » espérant y trouver cette pureté originelle qu’il recherche. Réalité ou utopie? Ces peuples sont-ils déjà corrompus par la technologie grandissante?
L’Homme ne devrait-il pas analyser son âme en profondeur afin d’y rencontrer la Vérité, prendre conscience qu’il fait partie d’une Terre-Mère qu’il délaisse et déflore, se tourner vers le Ciel pour saisir une espérance qui lui permettrait non seulement d’aider, mais d’aimer son prochain?
Les nombreux symboles que renferment les œuvres d’Aymeric Dechamps sont autant de messages envoyés à l’Etre Humain dans des couleurs éclatantes et un dessin schématique. Espérons qu’il sera entendu par le public!
Ariane BAULOIS
Paysage
L’évolution de la figuration dans mon travail me mène depuis quelques temps à reconsidérer la pertinence et les contraintes de la perspective.
Pour l’élaboration d’un langage en deux dimensions, véritable complément de la sculpture, je dois réduire l’illusion superflue, écraser les plans afin de toucher l’essentiel et donner un concentré de ma perception.
Le paysage se prête particulièrement à ces recherches; en lui, tout est sujet à la transcendance.
Même travaillé par l’homme, il est d’une complexité chaotique, il est le reflet de l’intériorité humaine.
Catalyseur, ce paysage mis en oeuvre devient prétexte à l’éclosion.
2009, A.Dechamps
Aymeric Dechamps – Jocaste et Œdipe
Mythologie – Religion
Où pourrait-on trouver mieux que dans la mythologie la compréhension de l’homme dans toute sa complexité ? .
Les religions autant que la mythologies réunissent en un raccourci intemporel l’expression des sentiments les plus basics.
Les passions humaines s’y animent de façon aussi primitive que sophistiquée.
Ma proximité avec les personnages mythologiques suscite chez moi le désir de participer à la compréhension de l’humanité.
A. Dechamps
Paysage in situ
J’ai souvent besoin de peindre un paysage in situ pour m’éloigner du cloisonnement de mon atelier, de ces murs qui restreignent mon espace de liberté, qui déteignent sur moi et sur ma peinture.
Alors, quand j’ai l’impression de ressembler à ces murs, de faire corps avec eux, je prends mon matériel de campagne et pendant quelques jours, je me fonds dans un paysage pour retrouver les sensations primaires.
Catalyseur, ce paysage devient prétexte à ma propre éclosion et
se fait intérieur.
A. Dechamps
Paysage
Les Saules – Aymeric Dechamps
Réalisé in situ, le paysage est le thème qui m’ouvre complètement la porte de l’expression.
Avec lui, je suis libéré de toute contrainte.
Dans le paysage, tout est sujet à la transcendance. Même travaillé par l’homme, il est d’une complexité chaotique, il est reflet de mon intériorité, j’y retrouve toutes les facettes de mon être.
Catalyseur, ce paysage devient prétexte à ma propre éclosion.
Le paysage en atelier est complémentaire. Traité différemment parce qu’issu d’une approche moins directe.
En lui, je cherche à redéfinir les sensations vécues en plein air, à prolonger cette expérience introspective.
Aymeric Dechamps
Aymeric Dechamps – Portrait
Portraits
La figure est un reflet de l’intériorité déformée par le fantasme et la crainte du moi profond.
Chaque individu a ses propres codes pour se protéger. En conséquence, chaque visage est un mystère pour qui l’observe.
Par la peinture, mon défi consiste à enlever ce masque pour en donner une interprétation où l’Etre est libéré du poids de la conscience.
Toutefois, aborder le visage individuellement me paraît insurmontable. En effet, même mon propre reflet me résiste.
Dans ce contexte, mon optique du portrait consiste à rechercher ce visage universel au point d’en découvrir la beauté mystique.
Aymeric Dechamps
Végétaux récréatifs
Les végétaux occupent une place particulière dans mon travail.
Je les considère souvent comme des études récréatives que je réalise entre des œuvres de plus grande importance pour m’aérer l’esprit tout en restant dans mon atelier.
Le sujet est simple, chez lui, pas d’ambiguïté car il est idéal pour une exécution libre et spontanée.
A. Dechamps
Végétaux
Aymeric Dechamps – Plan de tabac
Pour l’amour de la forme et de la couleur, j’aime me plonger dans les végétaux.
Peindre un choux ou une tomate me plonge dans l’exaltation.
Le sujet est dénué d’ambiguïté, il offre entièrement ses charmes au regard.
La vue d’une primevère isolée dans son pot éveille en moi l’envie de prendre mes brosses
pour une exécution libre et spontanée.
Pas besoin de composer, la mélodie s’impose dans la simplicité.
Tout peut être peint, tout est à peindre.
Aymeric Dechamps